son sein toute cette nation dont on publiait tant de grandes choses, et pour laquelle il conçut dès lors une tendresse qui alla toujours croissant.
Le saint quitta presque toute autre occupation pour instruire Angeroo, qui demandait le baptême avec les plus pressantes instances ; mais une affaire l’ayant appelé à la Pescherie, il envoya Angeroo et deux domestiques qui l’avaient accompagné, au séminaire de Goa, où ils arrivèrent au commencement de mars 1568. À son retour, le P. Xavier fut extrêmement surpris des progrès qu’ils avaient faits, et le jour de la Pentecôte de la même année, les trois Japonnais furent régénérés dans les eaux sacrées du baptême, par les mains de l’évêque des Indes, D. Jean d’Albuquerque. La grâce du sacrement fut surtout sensible dans l’âme d’Angeroo, où elle établit d’abord cette paix après laquelle il soupirait depuis tant d’années. Il souhaita de porter le nom de Paul de Sainte-Foi ; l’un de ses domestiques fut nommé Jean, et l’autre Antoine.
Tout ce que le P. Xavier apprenait sur le caractère et l’esprit des Japonnais enflammait de plus en plus son zèle, et il brûlait du désir d’aller porter la parole de Dieu dans ce nouveau pays, malgré tout ce qu’on pouvait lui dire des dangers de la navigation. Il choisit pour compagnons le