Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 92 —

l’opéra-comique à sa période actuelle, c’est-à-dire jusqu’à l’épuisement.

Cette crainte, nous ne sommes pas seul à la partager. Bien que les délicats soient en petit nombre dans ce temps de corruptions, il en est encore qui admirent et étudient les grands maîtres, en travaillant loin du bruit de nos désastres moraux et qui resteront pour sauver notre honneur si fort compromis. Mais telle est souvent l’influence d’un seul homme ! Et quand cet homme a tourné pendant trois quarts de siècle dans le même cercle étroit, sans passion pour le beau, pour le grand, qu’il a, par l’autorité même de son talent, immobilisé son art, il en devient, malgré lui, le fléau après en avoir été l’une des gloires.

En mourant, le roi Auber a déposé son sceptre au Conservatoire de musique qu’il dirigea si peu. Puisse une main vigoureuse s’en saisir et régner en France sur la musique en ramenant l’art à ses glorieuses traditions !

En dehors du théâtre, Auber a peu produit, et ce qu’il a donné ne vaut guère la peine d’être mentionné. Il a dans sa jeunesse composé de petites pièces instrumentales qui ne méritent pas le titre de musique