Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 98 —


dont le plus important est la Nuit de la Saint-Sylvestre.

M. Bazin est un musicien consciencieux. sa muse n’a pas d’ailes et ne l’entraîne jamais dans les sphères élevées de l’art ; mais elle marche et l’a conduit, du moins jusqu’à présent, dans les sentiers agréables d’Adolphe Adam. Après avoir pendant longues années professé l’harmonie au Conservatoire, il vient d’y être récemment élevé au rang de professeur de composition. C’est là son titre le plus considérable au yeux de l’Institut.

L’œuvre de M. Ernest Reyer, le troisième candidat, est d’une tout autre nature que celle de son confrère. Par la vivacité de son esprit et de son imagination, par ses tendances, M. Reyer est entré, tout d’abord, dans le mouvement qu’on est convenu d’appeler aujourd’hui — le progrès ! M. Fétis lui reconnaît un talent individuel ; il ne lui manque, dit le célèbre biographe, « qu’une plume plus exercée dans l’art d’écrire. » Nous laissons au savant M. Fétis la responsabilité de cette réserve purement scolastique, mais il est incontestable que le meilleur ouvrage de M. Reyer — la Statue, porte la marque d’un talent original. On trouve chez lui, un tempé-