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« Les archontes éphésiens avaient défendu sous peine de mort de prononcer le nom de l’incendiaire du temple de Diane. Le peuple nomma Érostrate l’homme sans nom ; le véritable n’a jamais été connu, conformément au terrible décret éphésien.

« Ce grand criminel avait probablement accompli une vengeance contre Diane, la chaste déesse, toujours brouillée avec sa voisine Vénus et son fils Éros. La main d’une femme donna la torche d’incendie ; c’était sans doute une des nobles Athéniennes amoureuses de gloire et toujours enflammées de l’ambition de passer déesse, grâce au ciseau d’un sculpteur illustre et en vertu de ce joli madrigal antique, attribué à Praxitèle : Ô femme, laisse tomber ta tunique et tes voiles, et demande des autels.

« Les prêtresses de Diane se chargèrent de la punition, qui fut mise sur le compte de la foudre ; elles brisèrent la statue de la belle Éphésienne d’Athènes ; il y eut alors représailles, le héros de l’amour fit son devoir d’amant, il incendia, et les historiens grecs écrivirent une fable selon leur usage. »

Ainsi s’expriment les librettistes d’Érostrate,