M. Méry et Pacini, avant de mettre en présence
les acteurs de ce drame lyriciue, dont la forme distinguée
est le principal mérite. L’action dramatique
et ce qu’on nomme, au théâtre, les situations y
manquent. On s’étonne qu’un homme d’expérience
tel que M. Pacini ne se soit pas souvenu davantage
de son métier.
La pièce commence par un chœur de prêtresses en l’honneur de Diane. Athénaïs, noble et riche Éphésienne, entre en scène, et pendant qu’une suivante donne la dernière main à sa parure, on apporte un coffret d’ivoire et d’or renfermant des bijoux, envoyé par Érostrate. Elle les refuse, au souvenir de Scopas, un artisle de génie dont la gloire l’enthousiasme. Il entre et débute par ce madrigal antique :
Oui ! ma Vénus pareille à vous respire !
Elle a vos traits divins et votre doux sourire.
D’âge en âge toujours gardant votre beauté,
Mon œuvre vous devra son immortalité.
Athénaïs, touchée, offre son cœur, et le doux nom d’époux à Scopas, qui se voit heureux déjà en menant sa conquête à Mytilène, sa patrie,
Où l’ombre est douce et l’air léger.