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ceux-ci M. Ernest Reyer, l’heureux auteur de la Statue, bibliothécaire de l’Opéra et en même temps critique musical au journal des Débats. M. Halanzier mérite d’être applaudi et encouragé, quelle que soit la triste fin de cette première tentative. Il ne peut, d’ailleurs, arguer à l’avenir des frais considérables qu’entraîne, disait-on toujours jadis, la mise en scène d’un opéra nouveau. Celle d’Érostrate n’a coûté, chiffre officiel, que la somme de mille francs !! Or, qu’on suppose un succès au lieu d’une quasi-chute, et la cause que nous défendons — celle des jeunes compositeurs — sera gagnée à peu de frais. Il devient donc impossible de nous refuser à l’avenir l’essai d’ouvrages nouveaux.

Le principal argument que faisait valoir le précédent administrateur, lorsqu’il s’agissait de sortir du vieux répertoire et des traductions se trouvant ruiné par la modique dépense qu’on vient de faire pour monter Érostrate, nous adjurons donc M. Halanzier de ne pas se décourager et d’exécuter en toute bonne foi, comme son cahier de charges l’y oblige, d’ailleurs, et de temps en temps, un nouvel opéra français. Cette résolution lui fera d’abord grand honneur en attendant qu’elle lui donne profit, ce qui ne peut manquer d’arriver un jour ou l’autre.