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La critique se montre sévère pour Érostrate, et cela tient peut-être, dans une certaine mesure, au peu de sympathies que compte M. Reyer dans le monde des artistes. Cependant, son feuilleton musical n’a rien d’agressif ; il est plutôt d’une bienveillance mesurée. Il n’en fait jamais une arme de menace ou un levier pour forcer les portes. On ne saurait, non plus, blâmer outre mesure M. Reyer de garder ses louanges pour les morts illustres, et surtout pour Berlioz auquel il succède avec talent aux Débats, sans toutefois le remplacer.

Érostrate n’a pas d’ouverture ; on n’y trouve qu’une courte Introduction, malgré le beau sujet qu’offrait l’incendie du temple d’Ephèse pour une symphonie ; mais M. Reyer n’est pas positivement symphoniste.

L’introduction annonce le chœur des prêtresses : « Entendez nos voix, blanche Phœbé, » et celui des suivantes : « Sur nos luths d’Ionie. » Tous deux affectent une grande simplicité, et l’on se plaît à les écouter, en songeant qu’ils sont à cent lieues des principes de l’école dite de Weimar, que préconise souvent M. Reyer, si toutefois on peut appeler — école, un genre de composition où sont entassés pêle-mêle, comme dit M. Benedict