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J’apprécie beaucoup moins le chœur : « Le monde entier chantant sa gloire. » Pour parler franc, je ne l’apprécie pas du tout, son rhythme et sa mélodie de ce chœur frisent parfois la vulgarité.

Ce n’est pas sans un profond étonuement que nous avons vu Mlle Agar paraître sur la scène de l’Opéra pour y venir dire les vers de Chryséis : nous la croyions bien loin ! Les vers qu’a débités cette muse communarde méritaient une bouche plus digne. Le mélodrame musical qui les accompagne est discrètement mélodique, mais sans grande originalité.

Cette phrase d’Athenaïs : « La fille de l’Érèbe étend ses voiles sombres » a beaucoup de style. Son accompagnement joignant le charme à la profondeur est bien dans le sentiment de la scène du sommeil.

Le premier acte se termine par un duo entre Athenaïs et Érostrate, coupé par un chœur, le tout plus déclamatoire que chantant. L’instrumentation en est sonore. Sur l’enchaînement harmonique et si souvent rompu des trémolos se trouve-t-il des idées symphoniques d’une valeur réelle ? Je ne le crois pas. Cela me semble gros, mais vide. Toutefois, il faudrait peut-être entendre plusieurs fois le morceau