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Le second air d’Érostrate : « Oui, dicte-moi la loi suprême, » quoique supérieur au premier, n’a pas beaucoup plus de relief.

Que dire du duo suivant entre Athénaïs et Érostrate, si ce n’est que l’adagio se dégage de tout le bruit qui l’enveloppe ? Sa mélodie naturelle repose un instant d’un fracas disproportionné et d’une orchestration lourde, empâtée pleine de non valeur, qui écrase à tout instant les voix dans ce deuxième acte. Car enfin, il faut bien le dire, le bruit qui nous est reste dans l’oreille n’est pas plus de l’instrumentation symphonique que les cris ne sont de l’éloquence.

L’ouvrage se termine par un trio avec chœur dont les accents ne manquent pas d’une certaine puissance.

Nous l’avons dit, au début de ce compte-rendu, Érostrate, né avec la Statue, devait se faire remarquer par les mêmes défauts et par les mêmes qualités, bien que le second des deux opéras l’emporte sur le premier.

On a parfois comparé les dons naturels de M. Reyer avec ceux de M. Félicien David. Serait-ce parce qu’ils ont habité l’un et l’autre l’Orient ? Dans la mélodie rêveuse, on trouve entre eux quel-