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grand hasard, il nous conviait à quelque audition, nous n’avions garde de manquer au rendez-vous. C’est ainsi que nous avons entendu sa Messe à double chœur[1] ses belles symphonies en fa et en si bémol et son

  1. Le style de la messe de Léon Kreutzer est sévère toujours, grandiose quelquefois, touchant dans certains passages. On y sent une âme calme se complaisant dans son sujet, et ne cherchant pas dans des réminiscences théâtrales des jouissances que l’idée religieuse doit éloigner. Cette messe n’est certainement pas faite pour les sens émoussés d’une foule élégante et frivole, mais elle touchera les âmes nobles et plaira aux esprits austères.

    L’entrée des fidèles dans le temple s’annonce par un Prélude d’une belle sonorité.

    Écrite pour deux chœurs et orchestre, cette messe débute par un Kyrie, l’un des meilleurs morceaux de l’ouvrage. C’est puissant dans l’inspiration et dans la forme, et d’un caractère éminemment religieux.

    L’idée inspiratrice du Gloria, ne se dégage pas tout d’abord. Mais plus tard il s’éclaire de lueurs célestes. La phrase Qui tollis est magnifique. J’en dirai autant du finale ; une belle fugue.

    J’aime moins le Credo, en mineur, où manque l’élan, et qui se termine également par une fugue un peu trop sobre. Cependant il se rencontre dans le Credo un effet saisissant, sur le Crucifixus ! Les chœurs articulent cette parole accompagnés par la grosse caisse, briève-