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le souffle pur de la pensée musicale, jaillissant d’un jet, sans le moindre effort.

Il serait trop long d’analyser les nombreux morceaux de cet opéra, et nous nous contenterons d’en citer quelques-uns, parce qu’ils sont autant de modèles qu’on ne saurait trop imiter, et que de petits esprits ou des ignorants peuvent seuls dédaigner. Au premier acte, le duo entre Paolino et Carolina, commençant ainsi : Cara, cara ; le trio des trois femmes : le Faccio un inchino, l’air de Fildama : E vero che in casa io sono, le quintetto : Sento in petto un freddo gelo ; le duo entre Paolino et le comte. Au deuxième acte, l’air célèbre de ténor : Prio che spunti ; le récitatif et l’air de Carolina, servant d’introduction au quintette : Deh ! lasciate chio respiri, récit d’un pathétique qui n’est égalé que par les accents de dona Anna dans Don Juan ; enfin le duetto de la fuite entre Paolino et Carolina : Deh ! ti confortato cara !

Voilà ces modèles dont nous ne saurions trop conseiller l’étude aux jeunes compositeurs ; modèles de grâce, de sentiment et d’expression vraie ; car c’est une erreur de dire que la musique se trouve ici en désaccord avec les paroles, erreur dont on accuse toute