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moi si elles sont un progrès sur la langue de Lafontaine. Ce même naturel du fabuliste, qu’avaient en musique ces grands génies, est un don de la nature et vous ne l’avez pas reçu.

Ces considérations vous paraîtront probablement surannées, comme les principes que je défends et que vous ne trouvez pas plus jeunes. Je sais que vous ne tenterez pas l’épreuve, car elle signalerait trop haut votre impuissance dans l’art de créer le beau chant. Vous resterez les amoureux du vague, du bizarre et du laid ! Cultivez-les donc, aussi bien vous ne sauriez produire autre chose. Faites de la « poussière musicale ». le mot est de vous, et qu’elle vous emporte au diable !

Quant à Cimarosa, tant qu’il y aura des admirateurs du naturel, de l’esprit de la grâce et du sentiment, de tout ce qui en un mot constitue le Beau ; tant qu’il existera des âmes honnêtes, pourrai-je dire, il ne manquera pas de partisans. Cimarosa restera dans l’histoire comme le trait-d’union lumineux qui relie Mozart à Rossini.

Nous glisserons sur l’interprétation du Matrimonio segreto aux Italiens, dans cette saison laborieuse de 1872. Plusieurs morceaux ont été supprimés, en-