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tiste devient intéressant pour l’histoire de l’art. Les transformations de sa manière sont donc utiles à connaître et doivent préoccuper le musicien aussi bien que le critique.

La partition de Sylvana, patronnée par un curieux, — M. Wilder, qui en a refait le livret, vient heureusement compléter nos connaissances sur Weber. Elle a droit à une place dans la bibliothèque des admirateurs du maître allemand, et l’on voudra jouer les charmants morceaux qui la composent pour se rendre compte du chemin parcouru par son auteur avant qu’il devînt ce que l’on sait.

On verra quelle était à vingt-quatre ans l’éducation musicale du poétique musicien, quelles étaient ses hésitations et les influences qui pesaient encore sur sa libre pensée. Dans sa première manière, quoique souvent enfantine, se font déjà jour quelques-unes de ces audaces qui laissent présager, bien que de très-loin encore, le créateur de l’opéra fantastique.

Malgré le succès de la première représentation, à Paris il ne nous coûte point d’avouer que notre admiration pour Weber ne saurait aller jusqu’au fétichisme. Cette œuvre de jeunesse n’ajoute absolument rien à la gloire de son auteur.