Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 178 —

Sans entrer dans l’analyse de chacun des nombreux morceaux de la partition, surchargée de musique, je vais essayer de résumer mes impressions sur l’ensemble.

Sylvana est avant tout une œuvre de styte composite. L’on y rencontre un peu de la grâce mélodique de Mozart, maison n’y trouve pas sa forme. Oa sent déjà que, même à ses débuts, l’écrivain, chez Weber, s’était affranchi de cette grande et belle langue qu’écrivaient naturellement et comme en se jouant, dès l’âge de quatorze ans, Haydn et Mozart. Il faut bien le dire, la fantaisie remplace dans Sylvana le langage des dieux ! C’est là un fait capital qu’il importe de faire ressortir, pour bien comprendre le rôle qu’a joué Weber dans l’histoire de l’art musical. Cette fantaisie dans la forme, qui caractérise le romantisme, Weber, la conservera toujours. Il ne restera point rigoureusement attaché aux principes que, peut-être, il n’avait pas assez étudiés avec l’abbé Vogler. Aussi peut-on dire que cet affranchissement, que cette fantaisie nuiront au développement de son génie et feront en somme qu’il deviendra le premier maître de la décadence dans la forme.

C’est qu’en effet, en dehors du théâtre et de la