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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/196

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par Splendiano, qui en est amoureux, elle prend la place d’une aimée présentée par un marchand au pacha. Celui-ci finit par la reconnaître sous ses longs voiles et se laisse enfin toucher par l’amour. Splendiano a tiré les marrons du feu pour son maître, comme il convient, d’ailleurs à un bon serviteur, et Haroun entraîne Djamileh dans les profondeurs de son palais voué aux plaisirs.

À part quelques expressions d’un genre médiocre et par trop parisiennes pour être acceptées sur les bords du Nil, le livret de M. Gallet est soigné et renferme de jolis vers.

Sur la donnée que nous venons d’exposer, M. Georges Bizet a écrit une partition qui, par ses tendances, nous le craignons pour le succès de son œuvre, s’adresse plutôt aux artistes aux dilettantes raffinés qu’au public habituel de l’Opéra-Comique.

M. Bizet n’est pas un nouveau venu ; il est connu dans le monde des arts, où son talent est fort apprécié, par des mélodies et par de la musique de piano généralement estimées. Le public, aussi, n’a point oublié ses deux opéras : le Pêcheur de perles et la Jolie fille de Perth, donnés au Théâtre-Lyrique sous la direction de M. Carvalho, ni ses fragments