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symphoniques exécutés par l’orchestre de M. Pasdeloup.

Il est l’un des musiciens les plus distingués de cette jeune école qui, en ôtant aux voix l’intérêt mélodique pour le donner à l’orchestre tend à s’éloigner de plus en plus des traditions de l’opéra tel que les maîtres et le public l’ont compris jusqu’à ce jour. En persévérant dans cette voie récoltera-t-elle les fruits de son labeur ? — je ne voudrais pas l’affirmer. Toutefois c’est faire preuve de vaillance artitisque que de chercher des sentiers nouveaux, surtout en sachant combien sont rares pour nos compositeurs les occasions de se faire entendre au théâtre.

La partition de M. Bizet, dépasse sous tous les rapports les proportions ordinaires d’un ouvrage en un acte ; et c’est là, peut-être, son défaut capital. L’art, en effet, n’est pas de vouloir tout dire à la fois, mais il consiste, selon le précepte d’Horace, à dire ce qu’il faut, à ne dire que ce qu’il faut, et à le dire comme il faut.

L’abondance des éléments nouveaux, la recherche constante des harmonies curieuses et des variétés de timbres tiennent une trop grande place dans l’instrumentation de Djamileh et nuisent parfois à