Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 197 —

des artistes égarés par des doctrines funestes à l’art lyrique. Loin de les accuser d’impuissance, comme quelques-uns de nos confrères, nous ne voulons voir qu’un égarement dans leurs procédés, égarement qui s’explique par les préventions qui, jusqu’ici, les ont éloignés du théâtre.

Où donc, d’ailleurs, auraient-ils appris cet art de la scène qui ne s’acquiert que par la pratique, les portes de nos théâtres étant depuis longtemps fermées pour eux ?

Nous l’avons dit et redit, lorsque l’homme est en scène, lorsque les sentiments du drame ont pour interprètes la voix et la parole humaine, l’instrumentation, la fusion curieuse des timhres doivent, non pas disparaître, mais s’effacer un peu devant l’élément scénique. Transporter dans l’opéra, pour leur donner la prééminence, les élégances harmoniques des pianistes compositeurs, des Schumann et des Chopin, c’est s’abuser, se tromper, sur les conditions d’existence du drame lyrique, c’est caresser une chimère, dont les compositeurs auxquels nous faisons allusion reviendront un jour ou l’autre.

L’erreur du moment, et cela dans tous les arts, c’est de sacrifier le principal à l’accessoire. N’est-ce