Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 218 —

tendre exécuter, parce que la Société ne voulait en jouer que des fragments, prétextant le travail trop considérable qu’elle exigeait. Eh bien, j’apprends que le Comité a décidé que cette même symphonie serait jouée cette année tout entière. Ne réclamera-t-elle donc pas le même nombre de répétitions que du vivant de son auteur ?

Cela dit, arrivons au Manfred, de R. Schumann. Je ne sais, en vérité, à quel genre appartient la singulière musique de cette singulière composition. Elle n’est à proprement parler ni dramatique, ni symphonique, et ne peut être acceptée que comme une fantaisie. Sauf l’Ouverture, très développée, sans grande originalité, mais conçue dans d’assez belles proportions, Manfred ne présente qu’une succession de petits morceaux, de petites mélopées, de petits chœurs, de petits intermèdes d’orchestre. Le tout est écrit dans une manière qui ne mérite pas le nom de style, sous une inspiration aussi courte que vague.

Un « Ranz des Vaches », sans accompagnement et exécuté en perfection sur le cor anglais, par M. Crass, et « l’Apparition de la fée des Alpes », intermède pour orchestre con sordina (quarante