Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 237 —

J’ai dit, plus haut, que le sujet de la pièce n’étant pas dramatique, il créait aux compositeurs une difficulté considérable qu’aucun d’eux n’a pu éviter : aussi nous est-il interdit de reprocher à M. Diaz de n’avoir pas fait de drame où le drame n’existe pas. Ce que nous critiquons chez lui, c’est la façon dont il écrit les chœurs et l’orchestre, qui en vérité, nous semble un peu bien naïve.

Son orchestration, surtout, est à chaque instant, défectueuse, trop sonore par moments, parce qu’elle n’est que bruyante, et dans d’autres sans sonorité, parce qu’elle ne met pas en relief le motif qu’elle accompagne. Les parties concertantes offrent peu d’intérêt ; les timbres sont souvent employés mal à propos. Il y a empâtement, confusion, enfin inexpérience manifeste dans l’instrumentation de M. Diaz.

À ce point de vue, il devient difficile d’expliquer comment l’œuvre de M. Diaz a pu l’emporter sur ses rivales, écrites par des musiciens, prix de Rome, tels que MM. Massenet et Guiraud, dont on peut juger aujourd’hui le talent par leurs opéras et par les œuvres symphoniques qu’ils ont données dernièrement. Si j’appuie sur ce point, c’est qu’il me paraît capital.

Il faut donc que le travail de M. Diaz ait plus