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particulièrement frappé l’attention des juges sous le rapport de la valeur mélodique. Il faut que les qualités mélodiques de son opéra aient apparu tellement saillantes à leurs yeux qu’elles aient fait oublier les défauts de la forme. Étant donnée cette supposition non-seulement permise, mais encore toute logique, on arrive à conclure que la création mélodique, chez les concurrents du lauréat, devait être bien faible, à en juger par celle de M. Diaz, impuissante le plus souvent à racheter son inexpérience des choses de l’art.

Nos lecteurs savent le vif intérêt que nous portons aux succès de nos jeunes compositeurs ; aussi n’est-ce pas sans regret que nous constatons l’illusion que nous caressions depuis tantôt trois ans, au sujet de la Coupe du roi de Thulé. Certes, nous ne nous attendions point à trouver un talent consommé ; on ne demande pas à l’arbrisseau nouvellement planté de projeter au loin son ombre, mais nous espérions apercevoir le germe d’un grand avenir, une sève vigoureuse, justifiant le verdict du jury qui appelait M. Diaz à l’honneur d’être exécuté à l’Opéra.

M. Diaz n’a point écrit d’ouverture ; une simple introduction nous ouvre les portes du palais du roi de Thulé. Le premier acte est évidemment le plus solidement construit : il est même brillant. La fac-