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Le second acte, qui se passe au fond de la mer, eût été pour un musicien consommé, pour un symphoniste, l’occasion merveilleuse d’ouvrir la porte toute grande à la fantaisie. Ces syrènes étincelantes, tantôt courant à travers les rochers de corail et de nacre, tantôt chantant étendues sur des lits de perles : les vagues apportant le plongeur évanoui, le mirage du château de Thulé et la barque des deux amants, tous ces éléments poétiques conviaient le musicien à l’inspiration. Mais il lui eût fallu l’imagination fantastique d’un Weber !

Presque tout l’effet de cet acte est manqué. Cependant on y trouve le meilleur morceau de l’ouvrage — la romance de Glaribel :


Océan, courbe-toi sous la main de ta reine,


dont l’expression est charmante et bien en situation.

Il me reste encore à citer dans cet acte un trémolo des instruments à cordes, sous un appel des cors, fragment d’orchestre qui accompagne la descente de Yorick dans le monde de la mer.

Ces deux derniers morceaux portent l’empreinte d’une réelle inspiration. Une certaine grâce caractérise le chœur en échos des syrènes ; mais je ne trouve rien à mentionner dans le reste de l’acte, dont la fai-