pour des voix impuissantes à les chanter. Ce n’est certes pas pour des voix chevrottantes et mal posées que souffle la longue haleine des mélodies. Aussi pensons-nous qu’il y a, sous ce rapport, des circonstances atténuantes à faire valoir en faveur du compositeur.
En revanche, on compte maints morceaux d’ensemble charmants. Ils portent la marque d’un musicien distingué plein d’habileté, de grâce et de naturel. Quelques-uns de ces morceaux se rattachent aux vieilles écoles italienne et française. D’autres, au contraire, ont tout à fait l’allure de notre époque.
Il faut citer parmi les meilleurs l’otetto de la première scène, la marche et le chœur qui accompagnent la sortie pompeuse du marquis, en chaise à porteurs. Toute cette scène est délicieuse. Celle où les filles du marquis prennent une double leçon de maintien et de musique, ne lui cède en rien.
Celles-ci chantent là un petit chœur d’un opéra imaginaire et à la mode du temps : Les Filles du Ténare ; c’est du Lulli ou du Campra. Au second acte, j’ai remarqué le charmant trio, en style sylla-