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Que faut-il croire des succès de Berlioz à l’étranger, racontés si complaisamnient par lui-même dans ses Mémoires ? On nous a souvent assure qu’il en fallait rabattre. Ce que nous pouvons dire, c’est que dans son pays, à part quelques succès partiels, la valeur des compositions de Berlioz a toujours été contestée.

Nul plus que lui n’a été discuté, ce qui est très légitime. Cependant, nous ne nous sommes jamais associé aux poursuites acharnées de ses détracteurs. Qui ne se rappelle les diatribes de feu Scudo, ses colères, ce parti pris de tout blâmer, et avec une rage qui faisait pressentir la triste fin du malheureux critique ?

Aucune amertume naura été épargnée à Berlioz. Au moment où le demi-succès des Troyens pouvait faire présager un revirement dans l’opinion, un autre musicien révolutionnaire, M. Richard Wagner, vint arrêter par l’éclat de sa chute le courant d’opinion qui allait sans doute entr’ouvrir pour notre compatriote des horizons meilleurs.

Berlioz fut le premier à tracer les voies nouvelles dans lesquelles nous ne voyons pas sans crainte s’égarer aujourd’hui l’art musical. Berlioz, M. Wagner et M. Lizt depuis longtemps unis par