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une même pensée : détruire pour reconstruire, se séparèrent aux dernières heures. En ce mouient, Berlioz, malgré l’incontestable supériorité de son imagination sur ses deux rivaux semble désormais distancé par le premier.

Avant de terminer, qu’on nous permette d’esquisser le cadre de cette défaite.

Il s’est produit deux mouvements contraires dans la carrière de ces grands musiciens. Tandis que M. Richard Wagner étudiait la forme dans ce que l’école allemande, a de plus pur et de plus grandiose, Berlioz, élève récalcitrant de Réicha, avait commencé depuis longtemps la réforme. Le moment devait arriver où Wagner, bon gré, mal gré, mettrait un ordre relatif dans un système désordonné. Moins bien préparé aux secrets de son art que son terrible adversaire, Berlioz devait souffrir plus tard de sa répugnance pour les études classiques. Aussi est-ce par la forme que son œuvre est surtout attaquable.

Wagner commençait par Rienzi, œuvre désavouée maintenant par lui, aboutissait à Tristan et Iseult, l’apogée du système, tandis que Berlioz débutant par la Symphonie fantastique pour unir