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nod qui récolte parfois les fruits d’une excellente
éducation musicale. Il a des grâces charmantes,
un certain coloris des choses tendres. Il sait
chanter. Mais tous ces dons manquent d’éclat.
Sa pensée se fait difficilement jour à travers les
coquetteries d’harmonie, dont il l’enveloppe avec
excès.
Le grand accent dramatique, celui qui traverse la rampe et l’orchestre pour aller remuer les entrailles des assistants, il ne Fa jamais. Vous le chercheriez en vain dans Roméo et Juliette,[1] dans la Reine de Sabat, dans Faust.
- ↑ Mes impressions nont pas beaucoup varié, depuis
le jour, où j’entendais pour la première fois, Roméo
et Juliette, au Théâtre-Lyrique, si ce n’est pourtant
que cet opéra me paraissait un peu mince pour le
cadre d’alors et qu’il dépasse au contraire celui de l’Opéra-Comique.
À bien dire, ce n’est guère qu’un duo
d’amour, amour dont la véhémence va parfois jusqu’à
faire crier la passion des amants de Véronne ! Le chant
ne leur suffit pas ! En revanche, ces langoureuses mélopées
qui font se pâmer certaines femmes maladives
s’y déroulent avec une désespérante monotonie.
La fameuse querelle des Capulets et des Montaigu, prélait cependant à de grandes oppositions dans la mu-