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de l’accent lyrique. On commençait déjà à ne s’en prendre plus qu’au poëme, dont la simplicité ne convient plus au théâtre moderne, malgré les beaux et rares sentiments qui y sont exprimés. Heureux l’auteur qui saura refaire ce poëme, car ce jour-là Fidelio prendra sa place à l’Opéra.

En attendant, comme on ne va guère aux Italiens que pour la musique, et que d’ailleurs cette pièce vaut bien la Somnambule, M. Bagier se montre bien inspiré en préparant Fidelio. Si le nom de Beethoven n’était point, à lui seul, la raison déterminante de ce choix, le grand succès obtenu l’année dernière au Conservatoire par la Krauss, dans un air de cet opéra, était fait pour fortifier le désir du directeur de Ventadour.

Lorsqu’une erreur d’opinion s’est implantée quelque part, il faut des efforts inouïs ou des circonstances exceptionnelles pour la déraciner. Nous nous sommes fait rejouer cette partition du grand maître, et nous nous demandons plus que jamais comment ces chants si simples, si pathétiques ont pu rencontrer chez nous tant d’indifférence.

Nous nous demandons comment l’inspiration mozarienne du quatuor du premier acte et du trio du