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marché à souhait, malgré les difficultés que présente la musique de Fidelio. La mise en scène de la pièce est très-intelligemment réglée par MM. Leroy et Alary.

Tous les morceaux d’ensemble ont été dits avec une perfection rare et parfaitement accompagnés par l’orchestre, qui s’est distingué jeudi, non-seulement par les nuances de ses accompagnements, mais encore par l’exécution des ouvertures en mi majeur, et en ut, celle-ci connue sous le nom de Léonore-ouverture.

Il faut avouer que la tentative du directeur du Théâtre-Italien était singulièrement favorisée par la présence de Mlle Krauss, vraisemblablement la seule cantatrice d’aujourd’hui réunissant à la fois les qualités de cantatrice, de musicienne et de tragédienne, indispensables à la parfaite interprétation du rôle écrasant de Léonora. Jamais, on peut le dire, depuis l’origine, on n’avait rencontré semblable interprète. La Milder n’avait qu’à moitié satisfait Beethoven, disent les critiques du temps. Depuis, en 1816, par exemple, époque à laquelle Weber, alors « kapelmeister » à Prague, donna Fidelio à son bénéfice, aucune cantatrice n’y a obtenu tous les suffrages.

Dans les lettres de l’auteur du Freychütz, on voit