de temps après, Mme Viardot y déploya son grand
style au Théâtre-Lyrique, mais la voix ne répondait
plus aux intentions de l’éminente artiste ; l’effet fut
manqué. Enfin, jeudi, j’entendais un des artistes
dont la France s’honore déclarer hautement dans le
foyer que Mlle Krauss laissait derrière elle jusqu’à
la Malibran elle-même, qui, disait-il, manquait de
puissance dans l’œuvre colossale de Beethoven.
En effet, Mlle Krauss, admirable cantatrice dans l’air terrible du premier acte et dans le duo final avec Florestan, s’est élevée au premier rang des tragédiennes lyriques de notre temps. Admirable d’intentions scéniques, de gestes et d’attitudes dans toute la pièce, sublime dans ses accents dramatiques, dans sa douleur poignante comme dans sa joie, elle arrache les larmes des spectateurs. Non-seulement son art n’a point été dépassé, mais il est plus que douteux, d’après les témoignages vivants ou écrits, que Mlle Krauss ait jamais été égalée dans Fidelio.
C’est une âme qui s’exhale en accents touchants, irrésistibles. Le public et l’orchestre des musiciens le lui a témoigné par des bravos qui ont dû l’aller frapper jusqu’au fond du cœur.
Mlle Krauss n’ignorait pas la défaveur dont Fi-