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en écoutant le Freischütz, et aussi combien l’interprétation qu’on en donne ici me semble pâle et loin de l’idéal dont j’eus le bonheur de voir la réalisation !

L’Opéra vient donc de reprendre le chef-d’œuvre de Weber avec sa troupe d’été. Mes confrères du Figaro, de la Cloche, du Gaulois et de Paris-Journal ont reconnu, avant moi, que l’exécution était tout à fait indigne de l’Académie impériale de musique. Les études n’ont cependant pas fait défaut à cet ouvrage, puisque voilà plus de six mois qu’on annonçait cette reprise ; mais il faut dire la vérité : on ne comprend pas ici Freischütz, et d’avance on était résolu à le traiter irrévérencieusement en le faisant commencer à l’heure où dînent les habitués de l’Opéra !

Arrivons à l’exécution.

Malgré toute mon admiration pour l’orchestre, je dois convenir que l’Ouverture n’a pas été jouée selon mes rêves. Dans l’adagio le premier cor s’est abstenu. L’allegro et la péroraison ont été menés mollement et trop vite. Le premier chœur de l’introduction est parfaitement chanté : mais pourquoi se permet-on de transporter la marche en un ballet ?