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peuvent trouver la raison de leurs tentatives insensées.

Comme il l’écrivait à son collaborateur le poète Kind, au lendemain de la représentation du Freischütz à Berlin, en 1821, Weber avait « mis dans le noir » avec son Franc-Tireur. Cet ouvrage fut, en effet, un coup de maître, une partition enchantée, l’enchanteresse de toute une génération d’allemands. Je dis d’Allemands, car je ne vois pas que, transporté à Paris, et mutilé, il est vrai, d’abord sous le nom de Robin des Bois, puis sous son véritable nom à l’Opéra, en 1821, puis, plus tard, au Théâtre-Lyrique, l’opéra de Weber ait jamais joui d’un long triomphe. L’accueil respectueux, mais froid, fait chez nous à ce chef-d’œuvre, toujours acclamé au-delà du Rhin, tient à deux causes qui, à vrai dire, ne font qu’une. Je me suis entendu sur la première, — l’insuffisance de l’exécution ; — aujourd’hui je dirai quelques mots de la seconde, qui les résume tous deux.

Le Freischütz est un ouvrage de premier ordre, auquel nous accordons toute notre admiration, et nous l’avons motivée ; mais il est écrit dans un sentiment que l’esprit français pénètre difficilement, et auquel