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Longtemps avant Gluck, — nous l’avons déjà dit, — des compositeurs et des chanteurs doués d’un beau talent et pleins de sentiment, ont réussi par eux-mêmes à donner à l’interprétation des airs d’opéra le charme d’une expression profonde, par la perfection du chant. Malgré la bravoura des virtuoses, partout où la contexture du texte le permettait et même lorsque rien ne faisait obstacle à cette expression, ceux-ci parvenaient à agir sur leurs auditeurs en leur communiquant le sentiment vrai et la véritable passion. Ce fait dépendait entièrement de l’heureuse disposition individuelle des musiciens compositeurs d’opéras, et le véritable caractère de la musique s’y montrait supérieur à toute espèce de formule en tant que cet art, par sa nature, se révèle comme le langage immédiat du cœur.

Si dans les développements de l’opéra nous voulons considérer comme la plus réfléchie cette tendance dans laquelle Gluck et ses successeurs ont élevé cette propriété si noble de la musique au rang d’ordonnatrice fondamentale du drame, nous de-

    nir : Prouver que les plus grands génies de la musique n’ont fait que lui fournir les motifs d’une réforme dont il se fait le chef, oubliant qu’il n’est que le continuateur d’Hector Berlioz. (Note du traducteur).