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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/160

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usage aujourd’hui. Se proposait-il de donner à cette expression un coloris historique, et ne considérait-il cela comme possihle qu’en lui donnant un son étrange et inaccoutumé ? Il avait tout d’abord à sa disposition le langage musical d’une époque, antérieure, qu’il pouvait imiter à son gré et à laquelle il pouvait, à volonté, faire des emprunts. En procédant ainsi, le compositeur s’est fait de toutes les singularités de style des différentes époques un jargon composite qui ne répondait pas mal à son désir d’avoir des choses originales et inaccoutumées. Mais la langue musicale, dès quelle se détache de l’objet digne d’être exprimé et que sans raison elle veut garder pour elle seule la parole, en obéissant à l’arbitraire des airs d’opéra, c’est-à-dire au bavardage, en chantant et en sifflant, elle se subordonne si complètement à la simple mode, qu’elle n’est plus elle-même qu’une affaire de mode, ou, en mettant les choses au mieux, qu’elle ne peut donner que la mode la plus nouvelle.

Quand ce jargon inventé par le compositeur, pour parler d’une façon originale en vue de l’intention historique, présente quelque forme heureuse, il devient momentanément la mode, laquelle alors