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Ce fut un Allemand qui, le premier, avec un succès extraordinaire, opéra cette transformation die la mélodie. Karl Maria von Weber arrivait à sa maturité artistique, à une époque de développemeiit historique oii l’instinct ressuscité de la liberté se manifestait moins encore dans l’homme, en tant qu’homme, que dans les masses populaires. Le sentiment de l’indépendance qui, dans la politique, ne se rapportait pas encore à ce qui est purement humain, et qui ne se reconnaissait pas encore un caractère absolu, cherchait à se justifier, comme s’il ne se connaissait pas bien lui-même et comme si le hasard plutôt que la nécessité l’avait éveillé ; sa justification, il croyait la trouver dans l’origine nationale des peuples. Le mouvement qui naquit de là ressemblait plutôt à une restauration qu’à une révolution ; dans ses aberrations les plus extrêmes, il se manifestait comme tendant à rétablir ce qui est vieux et usé. Dans les derniers temps seulement, nous reconnaîtrons que cette erreur n’a pu que créer


    peuple auquel on a ravi la mélodie, l’émancipation des masses, tout ce fatras d’idées complexes ne prouve qu’une chose : la jalouse envie de n’avoir pas écrit le 5e acte de Robert-le-Diable, et le 5e acte des Huguenots. Il est vrai qu’on peut être envieux pour moins que cela.

    (Note du traducteur.)