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de nouvelles chaînes à notre liberté, et nous montrer que nous avons été poussés, avec une violence douloureuse, mais salutaire, dans les voies de la vérité.

Je ne me propose pas de montrer ici une analogie entre l’opéra et notre développement politique ; l’arbitraire et la fantaisie peuvent, en pareille matière, se donner une trop libre carrière et prêter aux hypothèses les plus absurbes et les plus aventurées, et c’est précisément ce qui est arrivé déjà et de la façon la plus édifiante.

Je préfère m’en tenir à l’explication de ce genre artistique, de son caractère antinaturel et contradictoire, ainsi que de son incapacité manifeste d’atteindre réellement le but qu’il se propose. Mais la tendance nationale, dans laquelle on s’engagea pour traiter la mélodie, avait, dans sa signification et dans son égarement, et enfin dans son éparpillement et sa Stérilité devenus de plus en plus manifestes, trop d’analogie avec les erreurs de notre développement politique, depuis quarante ans, pour qu’il nous fût permis de passer ces rapports entièrement sous silence.