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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/164

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En art, comme en politique, ce qui caractérise cette tendance, c’est que l’erreur qui en fait le fond se montra, pendant sa première période spontanée, dans une séduisante beauté, et que, plus tard, dans sa période d’entêtement, elle l’ut d’une laideur repoussante. Elle fut belle aussi longtemps que l’esprit de liberté s’exprima en elle quoique timidement ; elle est repoussante maintenant que l’esprit de liberté l’a depuis longtemps brisée, et quelle ne se maintient que par l’égoïsme le plus vulgaire.

Dans la musique, la tendance nationale eut à son début une beauté d’autant plus réelle que le caractère de la musique s’exprime plutôt par les sentiments généraux que par les sentiments spéciaux. Ce qui chez nos poètes romantiques ne fut qu’une dévotion mystique catholique et romaine, une adoration de chevalier féodal, produisit une musique empreinte d’un sentiment intime, profond et large, une musique s’épanouissant dans une noble grâce, une musique oîi l’on sent comme un dernier souffle du naïf esprit populaire expirant.

Les mélodies voluptueuses de Rossini, dont tout le monde raffolait, durent produire une impression douloureuse au cœur sensible du très aimable mu-