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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/172

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de l’opéra de Spontini, quand d’autre part ils eurent remarqué l’action étourdissante de Rossini sur le public, ainsi que l’émotion causée par la mélodie de Weber, ils revinrent intentionnellement à cette source nationale dirigée et conduite parallèlement au drame sans jamais l’absorber réellement. Mais ce qu’il y avait de vivant au fond de ce produit national avait depuis longtemps disparu. Le vaudeville et l’opéra-comique y puisaient depuis si longtemps que la source en était tarie. Les artistes, amants de la nature, écoutaient le murmure du ruisseau, mais ils ne pouvaient l’entendre à cause du tic-tac prosaïque du moulin, dont ils faisaient eux-mêmes tourner la roue avec l’eau qu’ils y avaient dirigée par un conduit en bois, après l’avoir fait dévier de son lit naturel. Quand ils voulaient ouïr le peuple chanter, ils n’entendaient que le bruit banal et agaçant des machines du vaudeville.

Alors commença la grande chasse aux mélodies populaires dans les pays étrangers. Déjà Weber lui-même, pour lequel la fleur indigène s’était flétrie, avait feuilleté assidûment les descriptions de la musique arabe par Forkel et leur avait emprunté la marche des gardiens du harem. Les Français furent