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distingue essentiellement de ce que nous devons considérer avant Rossini, comme caractéristique dans la tendance de Gluck et de Mozart.

Gluck, on le sait, en conservant entièrement le récitatif déclamé et l’air chanté, se préoccupait principalement et instinctivement de répondre aux exigences purement musicales de ces deux formes, s’efforçant de rendre aussi fidèlement que possible par l’expression musicale le sentiment du texte, et s’attachant avant tout à ne défigurer jamais l’accent purement déclamatoire des vers en faveur de cette expression musicale. Il cherchait, en musique, à parler d’une manière juste et intelligible.

Le jugement de Mozart était trop sain pour que son langage ne fût pas juste. Il exprimait avec la même clarté la banalité rhétorique et l’accent véritablement dramatique : chez lui, ce qui était gris restait gris, ce qui était rouge restait rouge ; seulement ce gris comme ce rouge, immergés dans la rosée rafraîchissante de sa musique, se résolvaient dans toutes les nuances de la couleur primitive.

Involontairement sa musique ennoblissait tous les