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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/225

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caractères qui lui étaient soumis d’après les conventions théâtrales, en polissant en quelque sorte la pierre brute, en la présentant sous toutes ses faces à la lumière et en la maintenant finalement dans la position où la lumière en tirait les rayons les plus brillants, les plus colorés. De cette façon il pouvait élever le caractère du don Juan par exemple, à une telle plénitude d’expression qu’un Hoffmann a eu l’idée de reconnaître entre eux des rapports profonds et mystérieux dont ni le poète ni le musicien n’avaient réellement conscience. Mais ce qui est certain, c’est qu’avec la musique seule il eût été impossible à Mozart d’être caractéristique si les caractères ne s’étaient trouvés dans l’œuvre du poëte. Plus on regarde au fond de la musique de Mozart à travers ses couleurs étincelantes, plus aussi on reconnaît le croquis net et sûr du poëte, qui par ses lignes et ses traits a déterminé les couleurs du musicien, sans lesquelles cette musique merveilleuse eut été impossible.

Cette heureuse corrélation que nous avons rencontrée dans les ouvrages principaux de Mozart, entre le poëte et le compositeur, disparut complète-