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tantielle. Il fut obligé d’apprendre que c’était impossible. Las et épuisé par l’effort douloureux que lui coûta son Euryanthe, il se plongea dans les délices rêveurs d’un conte oriental, et exhala son dernier souffle de vie avec le cor merveilleux d’Obéron.

Ce que ce noble et aimable musicien, pénétré d’une sainte foi dans la toute-puissance de sa mélodie pnre, sortie du génie populaire, avait vainement tenté, un ami de la jeunesse de Weber, Meyerbeer, essaya de le réaliser au point de vue de la mélodie rossinienne.

Celui-ci passa par toutes les phases du développement de cette mélodie, non pas de loin, mais de très-près, et il était bien placé pour cela. Juif, il n’avait pas de langue maternelle intimement liée à son être ; il exprimait indifféremment sa pensée, avec la même facilité, dans toutes les langues modernes, les appropriait à sa musique, sans avoir pour leur génie propre une autre sympathie que celle qui résultait de l’aptitude de chacune d’elles à se subordonner à la musique absolue. Cette aptitude a fait