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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/236

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comparer Meyerbeer à Gluck ; celui-ci, en effet, quoique allemand, a composé, lui aussi, sur des textes italiens et français. En réalité, Gluck n’a pas créé sa musique en la faisant sortir de l’instinct de la langue (laquelle, en pareil cas, ne peut être que la langue maternelle) ; ce qui lui importait comme musicien, c’était la parole flottant à la surface, comme expression de l’ensemble des organes de la parole. Sa faculté productrice ne s’élevait pas à l’expression musicale par un effet de leur fécondité créatrice ; mais de l’expression musicale, éparse et diffuse, il revenait au texte et à la parole afin d’y trouver la justification telle quelle de l’expression musicale [1].

  1. Pour bien comprendre cette phrase, il faudrait être au courant de certains systèmes allemands sur la formation des langues. Car ce qui préoccupe le moins M. Wagner, c’est de se faire comprendre des musiciens. Je l’ai déjà dit, et le lecteur ne s’en aperçoit que trop, la clarté est la qualité qui manque le plus à l’auteur du Vaisseau fantôme.

    Un illustre philosophe, dont les travaux sur la philologie font autorité, m’écrit à propos de cette phrase que je lui avais soumise :

    « Je crois que la meilleure manière de rendre rede, dans le passage que vous me soumettez, c’est par parole : Sprache doit être traduit par le mot langue, dans le sens où nous l’employons pour désigner l’italien, le français, etc. Rede, c’est le langage en général,