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d’opéra, nous ne parlons plus d’un art, mais simplement de l’un des phénomènes de la mode. Le critique qui ne sent pas en lui l’impérieuse nécessité artistique, peut seul exprimer encore des espérances ou même des doutes sur l’avenir de l’opéra. L’artiste, s’il n’est pas descendu jusqu’à spéculer sur le public, montre, en cherchant des issues à côté de l’opéra et en se rabattant notamment sur la participation du poëte, qu’il tient lui-même l’opéra pour mort.

Mais ici, nous touchons le point sur lequel il faut faire un jour complet, si nous voulons concevoir et fixer les rapports naturels et vrais qui existent entre le musicien et le poète. Ces rapports doivent être si complètement opposés à ce qu’ils étaient jusqu’à présent, que le musicien n’y trouvera son salut que lorsqu’il aura renoncé à tout souvenir des anciens errements, le moindre lien pouvant le ramener vers la stérile démence du passé.

Pour rendre complètement clairs ces rapports sains et seuls salutaires, il faut que nous exposions encore une fois, sous une forme succincte, mais précise, l’essence de notre musique actuelle.