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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/265

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parce qu’elle est devenue pour elle un objet de sa Yolonlé. Dans les embrassements d’amour de la courtisane, ce n’est pas la femme qui est présente, mais une partie seulement de son organisme sensuel ; dans l’amour, elle ne conçoit pas d’individualité ; mais elle se livre sexuellement à la chose sexuelle. La courtisane est ainsi une femme non développée, une femme atrophiée, mais elle exerce du moins les fonctions sensuelles du sexe féminin, fonctions auxquelles nous pouvons encore, quoique avec regret, reconnaître la femme.

La musique de l’opéra français passe avec raison pour une coquette. La coquette prend plaisir à être admirée et même à être aimée ; mais elle ne peut jouir de la joie particulière qu’elle éprouve à être admirée et aimée qu’à la condition de n’être pas elle-même éprise d’admiration ou d’amour pour l’objet auquel elle inspire ces sentiments. L’avantage qu’elle cherche, c’est une satisfaction personnelle, la satisfaction de sa vanité. Être admirée et aimée, c’est la jouissance de sa vie, jouissance qui serait momentanément troublée, s’il lui arrivait d’éprouver de l’admiration ou de l’amour. Si elle venait à aimer,