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naux politiques. Ce sont là nos banquiers musicaux d’aujourd’hui, tels qu’ils sont sortis de l’école de Mendelssohn, et présentés au monde sous ses auspices.

De toute façon, c’était là une autre race d’hommes que les rejetons impuissants de nos vieux pointus, — des musiciens ayant grandi non dans l’orchestre ou au théâtre, mais savamment élevés dans les Conservatoires nouvellement fondés, composant des oratorios et des psaumes, assidus aux répétitions des concerts par abonnement. Ils avaient aussi reçu des leçons pour diriger l’orchestre et y apportaient une élégance complètement inconnue jusque là aux musiciens. Il ne fallait plus songer à la rudesse.

Ce qui chez nos pauvres maîtres de chapelle indigènes était une timidité craintive et un manque d’assurance, se manifesta chez eux comme le parfait bon ton, auquel ils se croyaient d’ailleurs tenus, en raison de leur position un peu embarrassée à l’égard de notre vie sociale allemande. Je crois que ces hommes ont exercé une influence favorable sur notre orchestre. Il est certain qu’ils ont fait dispa-