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d’orchestre. Elle provient surtout du caractère à part que présente le piano des instruments à archet ; car, si nous n’avons pas de forte normal, nous n’avons pas non plus de piano normal ; à l’un comme à l’autre manque la plénitude du ton, et, à cet égard, nos joueurs d’instruments à archet auraient quelque chose à apprendre des joueurs d’instruments à vent.

Il n’est pas difficile aux premiers de laisser flotter leur archet sur les cordes, de manière à n’imprimer à celles-ci qu’un léger tremblement, tandis qu’il faut aux autres un art consommé pour régler et maîtriser l’émission du souffle au point d’arriver, avec une émission minimum, à produire cependant le ton perceptible et pur. Les violonistes pourraient donc se familiariser, près des joueurs distingués d’instruments à vent, avec le véritable piano soutenu, et, de leur côté, ceux-ci pourraient s’y initier à l’école des chanteurs éminents.[1]

  1. Quand M. Wagner peut se renfermer dans les limites de la vérité, quand il ne cède pas à la passion, il dit, parfois, des choses excellentes. On lira avec intérêt tout ce passage sur la continuation soutenue du forte et du piano et celui qui suit sur le mouvement.
    (Note du traducteur.)