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trouve l’occasion de se donner libre carrière, par exemple dans les ouvertures de mes opéras, j’ai à subir les tristes conséquences de la méthode que j’ai décrite et appréciée plus haut.

Je ne parle ici que de la mesure. Tantôt on la précipite à outrance et malencontreusement (je cite, sous ce rapport, comme un objet d’horreur, l’ouverture de mon Tannhauser, telle qu’elle fut un jour exécutée à Leipzig, dans un concert, sous la direction de Mendelssohn lui-même) ; tantôt on la laisse s’égarer en chemin (comme cela se pratique à Berlin, et presque partout ailleurs, pour mon prélude de Lohengrin) ; tantôt on parvient à obtenir simultanément ces deux résultats (c’est le sort qu’a éprouvé récemment, à Dresde et autres lieux, mon ouverture des Maîtres chanteurs). Mais nulle part on n’observe les nuances inséparables d’une exécution intelligente, et sur lesquelles je suis tout aussi bien en droit de compter que sur la reproduction fidèle des notes elles-mêmes.

Qu’un de nos chefs d’orchestre veuille faire toucher du doigt, soit à son public, soit à monsieur