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La préoccupation constante de M. Wagner, dans son livre, est d’octroyer à l’Allemagne la suprématie dans la musique. Pour lui, Sébastien Bach est le plus grand compositeur de musique sacrée proteslante, et la musique protestante la meilleure, la première de toutes. Il en fait, en outre, une sorte de réformateur. Je me permettrai de demander à M. Wagner ce que S. Bach a réformé, de 1685 à 1750, époque de sa mort ? Ce n’étaient certes pas les compositions qui préparèrent son œuvre ; car la langue de Bach ne diffère pas autant de celle de ses précurseurs que M. Wagner semble le croire. Ses contemporains — Graun, avec moins de génie et Hændel, son égal — ont composé pour ainsi dire avec les mêmes essences musicales ; et leur soi-disant musique protestante ne diffère en rien de leurs œuvres profanes. Parfois, elles se distinguent par des nuances, dans l’ordre du sentiment, mais non dans le langage ou dans le style. La science du contre point en forme la commune base.

Il n’en pouvait être autrement à cette époque, où les grands musiciens dans toute l’Europe étaient avant tout contrepointistes. La musique sacrée de l’école italienne d’alors se caractérise dans certaines parties qui tiennent à la race, certai-