Aller au contenu

Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 91 —

matiques en vue de certaines formes musicales. Bref, il se subordonne au musicien, et construit le drame d’après des considérations purement musicales, sous peine de passer pour un librettiste incapable. Cela est vrai, et je doute qu’on puisse accuser en rien la peinture que je viens de faire.

Le but de l’opéra, jusqu’ici, a toujours été la musique. Quand le drame a un but, c’est uniquement pour permettre à la musique de se développer et ce but ne supprime pas celui de la musique, il ne fait que le servir. Cela est reconnu de tout le monde ; personne ne s’avise de nier que la position du drame vis-à-vis de la musique soit telle que nous l’avons indiquée. C’est le développement extraordinaire de l’opéra qui fait que l’on s’est familiarisé avec ce monstrueux phénomène et qu’on est arrivé à croire à la possibilité de construire le drame réel sur la base de la musique absolue.

Comme je me propose de démontrer dans cette étude que l’alliance de notre [1] musique avec la poésie dramatique peut donner au drame une grandeur qui n’a jamais été soupçonnée, il faut que je

  1. Par ce mot — notre, M. Wagner entend sans doute sa propre musique.