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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/111

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luy propose ce faict : un grand garçon ayant un petit saye le donna à un de ses compagnons de plus petite taille, et luy osta son saye, qui estoit plus grand ; puis luy demande son advis et jugement sur ce faict : Cyrus respond que cela alloit bien ainsi, et que tous les deux garçons demeuroient ainsi bien accommodez. Son instructeur le reprend et le tance bien aigrement de ce qu’il avoit consideré seulement la bienseance, et non la justice, qui doibt aller beaucoup devant, et qui veust que personne ne soit forcé en ce qui est sien : voylà une belle forme d’instruire. Et advenant de rapporter ce qui est dedans les livres, ce qu’en dict Ciceron, Aristote, ce ne doibt pas estre pour seulement le reciter et rapporter, mais pour le juger ; et pour ce il le luy faut tourner à tous usages, et luy faire appliquer à divers subjects. Ce n’est pas assez de reciter comme une histoire que Caton s’est tué à Utique pour ne venir aux mains de Caesar, et