Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/22

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L’aisance répandue par la prompte répartition de l’indemnité, et la faveur antérieurement ménagée aux produits coloniaux, concoururent puissamment aussi à favoriser cette complète transformation de la société coloniale.

Indépendamment d’une somme de 625,000 francs, votée par le parlement pour répandre l’enseignement, des appels de fonds furent faits aux nombreuses associations religieuses vouées l’œuvre de l’émancipation. De plus, le gouvernement autorisa les législatures locales à consacrer des allocations a la diffusion des lumières au sein de la population noire, qui s’en montrait de plus en plus avide[1].

Le régime économique, non moins que l’état religieux et moral de la société coloniale, devint l’objet de toute la sollicitude de la métropole. Elle voulut qu’il lui fût rendu compte périodiquement :

1° De la situation de l’industrie indigène, dont les produits consommés dans chaque colonie seraient comparés aux produits exportés ;

2° Des modifications opérées, par l’acte d’abolition de l’esclavage, dans l’état agricole, industriel et commercial de chaque colonie en général, et dans la condition du cultivateur en particulier ;

3° Des obstacles qui pouvaient paralyser la production et l’échange ;

4° Enfin, des mesures législatives ou administratives qui pourraient surmonter ou atténuer ces obstacles[2].

Progrès religieux et moral. Les rapports des diverses autorités locales rendirent un

  1. Documents parlementaires, partie III, 1836, dépêches N et O.
  2. Ibid, partie II, 1833-1835, dépêche G.