Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je commence par la Jamaïque.

Quelles sont les conditions mises a l’exercice des franchises civiles et politiques dans la colonie ?

Telle était ma première question.

La réponse m’apprend qu’il n’existe aucune incapacité pour cause de religion ni de couleur. Je me réfère à la nouvelle loi électorale, comme établissant les droits des membres de l’assemblée et de leurs commettants, ainsi que les droits des membres des réunions de paroisse et de ceux qui les nomment. Aucune réponse n’est faite a l’égard des jurés, des juges de paix des coroners et des autres fonctions judiciaires.

Il semblerait donc en résulter, quant à présent, que la puissance de tous les droits civils et politiques mentionnés dans ces réponses, ainsi que de certains droits dont il n’y est pas fait mention, est suffisamment garantie un très-grand nombre d’adultes de la population mâle de la colonie. Dans deux occasions récentes, la législature a tenté de restreindre ces franchises en ce qui supplique à l’admission à l’assemblée et aux réunions de paroisse ; mais les deux bills ont été désapprouvés.

Le gouvernement de Sa Majesté a maintenu, dans les termes les plus formels, et sans aucune exception, le principe que nulle distinction d’origine nationale ou d’opinion religieuse ne devrait être établie, aux Indes occidentales, comme une incapacité d’exercer les fonctions publiques. De plus, il s’est opposé à l’adoption des conditions de propriété calculées pour amener cette incapacité ; mais jamais il n’a nié que la garantie du cens ne dût accompagner l’exercice des principales franchises politiques ou judiciaires